Je suis une dame bien comme il
faut
et ne suis pas vêtue comme un
sac à patate
mon élégance ne supporte aucun
défaut
car toujours j'ai la tenue
adéquate
Si près de la fontaine née,
peut-être je suis ;
je ne peux être comparée à
certaines belles de nuit,
qui ont quant à elles leur
place dans les ordures,
ou parfois même sur un tas de
fumier.
Trop souvent ces écervelées il
faut que j'endure,
car chaque année je subis leurs
caprices coutumiers.
Quant je vois venir à moi
toutes ces petites donzelles,
certes bien faites pour
certaines de leur personne,
mais trop souvent elles viennent
sans leur cervelle ;
alors dans ma grande bonté je
les accepte et les chaperonne.
Je soutiens celles qui luttent
pour les femmes
de mes idées politiques haut et
fort je déclame,
néanmoins dans mon métier je
me sers des jeunes filles
pour qu'elles paradent et
ensuite qu'elles frétillent.
Après avoir été présentée
en tenue de soirée,
il faut ensuite que vite elles
se déshabillent.
Pour avoir une chance d'être
enfin consacrée,
on n'hésite pas, on les
transforme, on les maquille ;
car il faut savoir des défauts
les cacher,
si l'on veut sur le podium un
jour se jucher.
Je ne tolère guère que sans
mon accord toutes ces jeunettes
puissent faire ailleurs d'autres
séances de photographies ;
qu'elles succombent à d'autres
hochets
où à d'autres miroirs aux
alouettes,
et se retrouve avec des clichés,
qui point ne se justifient ;
surtout si je ne touche pas, de
ces prestations, mon cachet.
Lorsqu'une fille sur un magazine
se trouve vautrée,
et qu'elle ose ne serait-ce que
tirer la langue ;
je m'insurge et ne tarde après
l'avoir dénigrée,
même si la pimbêche devenant
alors pâle et exsangue,
déclare que ses photos étaient
pour un usage privé.
Cela ne m'empêchera pas de la
destituer puis de l’insulter,
m'arrangeant pour que sa
carrière puisse être achevée,
que mon comité soit ainsi
éclaboussé je suis en droit de détester.
Depuis toutes ces longues années
je suis la seule
qui soit une respectable femme
sans être bégueule.
Certaines donzelles même si
elles sont intelligentes
et encore, je suis vraiment trop
indulgente,
peuvent sous ma direction
devenir un peu plus cruches
à réciter leur cv comme de
petites perruches.
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Cette vieille dame qui est d'une
grande stupidité
sera sans aucun doute expédiée
avec rapidité
dans la salle des personnes
arachnoïdienne
qui tissent leur grande toile
quotidienne
pour appâter les douces et
délicates proies
puis d'une grimace se régaler
de leur désarroi.
Cette fausse distinguée qui se
prend pour une bourgeoise
n'ayant aucune fierté,sinon
celle de la médiocrité
ne sait aucunement se comporter
en dame courtoise
car toujours elle tombe dans la
plus grande vulgarité.
De sa langue elle n'a jamais
tenue,
tenant des discours des plus
saugrenues :
l'avantage de ces personnes
sottes ;
c'est que dans leur bêtise
toujours elles barbotent
à l'entendre s'échauffer comme
un soutier,
on hésite entre la parole de
charretier
ou la criée d'une dame
poissonnière
qui point des hommes n'est
prisonnière,
reléguant à l'arrière plan
les maquereaux
qu'elle a prît soin de placer
avec les cageots
pour mieux présenter ces
élégants thons
bien alignés et décorés de
beaux festons.
A ceux qui résistent elle joue
le tyranneau
si capricieux qu'il en devient
rougeot.
Car à la vérité son langage
est si imagé
que l'on a du mal à voir en
elle de la féminité ;
il faut admette que son capital
beauté
se trouve avec l'âge bien
endommagé.
Ne vous inquiétez pas mes chers
cousins
nous lui trouverons bien
quelques bons voisins,
qui subiront à leur tour son
langage
et son inintelligible et inutile
verbiage ;
mais les combats d'avec cette
acrimonieuse
qu'on ne sait plus départager
de la gardeuse
ou bien de sa troupe d'anatidé,
laquelle siffle, criaille ou
glousse,
car chacune fait usage de son
droit selon son idée
si l'une se décide et tire,
l'autre refuse et pousse ;
l'une forte de son droit veut
faire la loi
et l'autre forte de son bec
fait l'oie.
Cette femme n'a pas même le
maintien d'une fermière
qui a plus de respect pour ses
dindes et ses bécasseaux
que cette curieuse et méchante
dindonnière
n'en accorde pour les siennes.
Lorsqu'elle s'épanche en
lançant des noms d'oiseaux
même si au plus haut perchoir
elles parviennent,
celles qui osent se montrer un
peu déplumée
face à la dame bien mal fagotée
et costumée
font l'objet d'humiliations et
subissent l'avanie
de la mégère à la ridicule
mégalomanie.
Chers squelettes et gardiens
décharnés
nous devons toujours dans nos
devoirs nous appliquer,
à la tâche ne pas hésiter à
s'impliquer
pour donner toute satisfaction à
nos invités ;
cette femme n'en est que plus
ridicule
à vouloir se donner de faux
airs de particule
vêtu de ses quelques oripeaux.
En aucun cas nous lui tirons
notre chapeau,
nous allons la placer dans cette
salle si particulière,
ou les jeunes filles et même
les vieilles rombières,
se pavanent et défilent dans le
plus simple appareil
ne se préoccupant pas de tous
ces curieux conseils
de ceux et celles qui jouent les
vierges effarouchées,
alors que dans leur passé il y
a tant de choses cachées.
Elle devra assister à ce défilé
de corps écorchés
ou la pourriture font que les
chairs s'en sont détachées ;
sans aucun artifice, elle
apercevra les corps éclatés,
ainsi que ceux qui ne sont
qu'ensanglantés,
dans les poses les plus
outrancières
Pour les punir de leur chasse
aux sorcières
contre ceux et celles qui
s'offusquent d'un rien,
résurgence d'une morale
dogmatique de vaurien.
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