|
Avant la lecture du texte qui suit, je
tiens à signaler que la teneur de cet écrit peut heurter la
sensibilité des jeunes gens et des croyants dans une divinité
quelconque, de même que tout représentant religieux ou représentant
d’une quelconque pensée, en conséquence, afin de poursuivre la
lecture, vous devez hocher de la tête d’avant en arrière signe de
l’acceptation des risques encourus, si vous n’êtes pas d’accord
ou pas encore prêt à prendre ces risques, hochez la tête de gauche
à droite, puis passez à autre chose sans continuer la dite lecture.
Après avoir accepté les risques, vous allez être confronté avec
des idées qui ne seront pas en accord avec les vôtres et qui
risquent de heurter vos croyances, vos idées ou vos conceptions
d’une certaine liberté de penser.
Deux disciples d’un petit rabbi galiléen ignoré de tous ou
presque s’en allèrent à la quête d’une salle afin de pouvoir
respecter et fêter Pessah. Certes comme à chaque fois il n’était
pas toujours facile de trouver un lieu suffisamment grand pour
accueillir l’assemblée mais les deux disciples savaient aussi
qu’ils agissaient sur la requête d’un rabbin donc la gente
populaire se ferait une joie de contenter leur demande. La venue en
ce lieu, d’un tel personnage dans une maisonnée était aussi un
privilège ; ils étaient confiants pour obtenir la salle sans
trop de problèmes afin de l’apprêter pour la venue de leur
maître.
Dans l'après midi, un brouhaha parvint aux oreilles du
propriétaire de l'établissement devant lequel l'attroupement avait
fait halte avec les délégués du rabbi. En effet, un tel bruit dans
le quartier était assez inhabituel alors il descend afin de
s'enquérir du pourquoi de cette agitation. Mais à peine fut-il au
rez de chaussée qu'il aperçoit les deux disciples venus le trouver
pour prendre possession de la salle. Ces derniers aussitôt lui
indiquent que la maîtresse de maison vient de leur louer la salle.
Le mari ne sait plus quoi penser, ou tout du moins sait-il que ce
n'est pas dans son intérêt de refuser les désirs de la maîtresse
de maison. Néanmoins il ne s’attendait pas à une telle publicité
pour son établissement. Sa maisonnée était déjà en effervescence
car les femmes qui étaient venus avec les disciples du rabbin
préparaient déjà la salle. Le propriétaire se rendit bien compte
que de son avis point l'on n'avait besoins, alors il repartit vaquer
à ces occupations. Des femmes passèrent leurs têtes par les
fenêtres pour se rendre compte si celui que tous et toutes
attendaient était enfin arrivé. Marie-Magdala quant à elle se
rendit au domicile de Myriam, la mère du rabbi, pour lui annoncer
la venue de son fils.
Ils sont venus, ils sont tous là, spécialement pour la fête de Pessah
ne vois-tu pas au loin ton fils Ieschoua, celui qui parles avec ses bras
il y a aussi le père d'Eli
celui qui est venu de loin, de Béthanie
tout comme le vieux un peu usé que l'on appelle le rav Moshé ….
Magdala
chantonnait légèrement, enfin je vais le revoir se dit-elle.
Les délégués du rabbi passèrent dans les
quartiers avoisinants afin d'alerter la population que vers le soir
celui qui avait réalisé des miracles, serait dans le quartier.
Venez nombreux dirent les deux hommes, car vous pouvez être guéris,
rien qu’en le touchant, et tout cela sans débourser un sicle, il
est le seul l'unique à pouvoir le faire. Venez applaud.... apprécier
son spect.... son spécifique pouvoir. La foule sortait des maisons
en attendant l’annonce des envoyés du maître. La plupart avait
déjà connu les charlatans en tous genres, mais dans l'ensemble ils
étaient intrigués et d'ailleurs il faut le dire les spectacles
n'étaient pas si courant dans le coin, mis à part les exécutions
de Pontius Pilatus le sanglant.
Alors beaucoup de simples citoyens coururent se
poster à l’endroit indiqué afin d’avoir les meilleures places,
les bourgeois de la ville étaient quant à eux plus discrets, ils
avaient fait envoyé leur esclave pour retenir les places et ainsi
pouvaient-ils arriver au dernier moment.. Un mendiant sourd et
unijambiste, qui n’avait rien entendu bien évidemment du message
se demanda se qui se passait en cette ville d'habitude si calme, mais
comme il vit son compagnon d’infortune, aveugle mais entendant,
qui ne bougeait pas, il se dit que cela ne devait pas les concerner.
Mais la famille de l’aveugle avait omis de dire à son ami qu’il
avait eut la langue coupé par les romains pour avoir proféré des
injures. Pendant ce temps un cul-de-jatte tentait vainement de suivre
la foule. Personne pourtant ne se préoccupait de ces pauvres là,
d’autres indigents et exclus rêvaient d’un monde merveilleux ou
grâce à ce nouveau venu dans quelques siècles il n’y aurait plus
de pauvres, plus d’exclus, s'ils avaient entendus le message ils
auraient pu croire que nulle guerre n'existerait, que tous nous
serions égaux et grâce à ce mouvement naissant la paix et
l'égalité régneraient enfin sur la terre. L'aveugle sourit alors à
ces pensées et il émit un bruit, oui moi aussi j'ai faim répondit
le sourd, mais ils sont tous partis de l'autre côté de la ville.
Lorsque Ieschoua se présenta devant la maison où
il devait faire Pessah, il feignit d’être étonné de voir tant de
monde, en effet il avait pris comme habitude de refuser d'apparaître en public s'il y
avait moins de cent personnes. Un des apôtres lui conseilla de faire
un petit miracle histoire de les calmer un peu sinon il serait
impossible de pénétrer dans la maison et de faire Pessah. Ieschoua
allait appeler un aveugle lorsqu’un apôtre décida d’en prendre
un autre, en lui disant que celui-ci était extrêmement malheureux.
Mais sur le trajet l’amenant au maître l’apôtre chuchota à
l’aveugle, « je sais que tu es un simulateur, je t’ai vu
hier soir, donc tu as le choix, ou tu déclares voir et être guéri
et tu passes pour un miraculé dans ton quartier, ou tu refuses et je
dis a tout le monde que tu les as berné depuis 5 ans, et tu imagines
comment la foule accueillera cette nouvelle » bon ça va j’ai
compris rétorqua le faux aveugle. Le maître apposa sa main sur ce
dernier, et soudain celui ci se mit à voir il cria et exulta «
Je suis guéri, je vois », et tous s’extasièrent sur les
pouvoirs du maître et l’ancien faux-aveugle convainquit tout le
monde en nommant les gens sans les toucher ni les entendre,
reconnaissant chacun d'eux. Il fut accueilli comme un miraculé et
chacun voulu le palper et lui offrir à manger pour les jours à
venir. C'est bizarre pensa alors Ieschoua, j'ai réussit du premier
coup, pourtant cet après midi j'ai essayé en cachette sur une
fillette dans une ruelle déserte et ça n'a pas marché. Cela doit
être à cause de la gosse se dit-il, elle n'avait pas assez la foi,
tous pareils ces enfants ils veulent tout et tout de suite mais ne
croient jamais les grandes personnes. C'est bien fait pour elle,
voilà ce que c'est de n'être pas assez croyante, et bien maintenant
elle le regrettera toute sa vie. En disant cela il eut un sourire de
satisfaction.
Le rabbi Ieschoua et ses apôtres, Simon-Pierre,
André, Jacques dit le Majeur, Jean, Philippe,
Barthélemy, Matthieu, Thomas dit le Didyme,
Jacques dit le Mineur, Simon dit le Zélote, Jude ou
Judas fils de Jacques ou Thaddée , Judas Iscarioth,
ainsi que d’autres invités pénétrèrent dans la maison et se
dirigèrent dans la salle qui avait été préparée avec soin. Ils
s'installèrent dans l'ordre bien évidemment des préférences que
le maître avait pour chacun, et aussi suivant l'importance du rôle
que chacun jouait.
Ieschoua leur dit :
J’ai fort désiré de manger cette pâque avec vous, avant que je
n'ai à souffrir ; car je vous dis que je n’en mangerai plus;
jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu.
Maître lui dit Simon-Pierre, essaie d'être un peu plus clair car
ils n'ont rien compris. Ieschoua quelque peu mécontent de devoir
être plus explicite reprit ; Moi,
je suis le pain vivant qui est descendu du ciel :
si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; or le
pain aussi que moi je donnerai, c’est ma chair, laquelle moi je
donnerai pour la vie du monde.
Voilà un langage
qu'il devrait comprendre rétorqua Ieschoua en direction de Pierre et
André.
Les Juifs
entendant ces curieuses paroles commencèrent à discuter entre eux.
Comment
celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ?
Tout d’abord se dirent-ils qui nous dit qu’il est comestible et
sa chair est-elle vraiment tendre.
Ieschoua
quelque peu énervé de les voir discuter entre eux sans faire
attention à lui reprit la parole et leur dit :
En
vérité, oui en vérité, je vous le dis :
Si vous ne mangez pas la chair du fils de l’homme et ne buvez point
son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma
chair et qui boit mon sang aura la vie éternelle, et moi, je le
ressusciterai au dernier jour.
Alors les invités
présents dans la salle se demandèrent quel était ce miracle,
comment un homme pouvait donner sa chair et son sang à boire. Cette
nourriture constitue-t-elle un sauf-conduit pour la vie éternelle.
Certains même se demandèrent si tout cela ne sentait pas l’arnaque
et que Shatan ne se cachait pas derrière tout cela ; car
manger de la chair humaine, n’était-ce point retomber dans une
sorte d’animalité. Un des proches acquiesça en se disant que pour
son salut, et celui de sa famille, il ne resterait pas plus longtemps
dans cette salle au risque d’être convaincu par les pouvoirs que
détenait le démon. Il fut suivit par un grand nombre de ses amis
qui ne voulaient pas non plus être assimilé à ce culte démoniaque.
Certains tout en sortant marmonnaient « que nos ancêtres aient
pu dans les temps anciens manger de la chair humaine, passe, mais
plus maintenant. »
Ieschoua feignit
d’ignorer ces départs et cette agitation, il était habitué car
tous ces spectacles ne faisaient pas salle comble, alors il continua
de plus belle en réitérant son message.
« Car ma chair
est en vérité un aliment, et mon sang est en vérité un breuvage.
Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi
et moi en lui . Puis prenant un pain, ayant rendu grâces, il
le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui
est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi Puis
ayant reçu une coupe que lui tendait un de ses assistants, il rendit
grâces après le souper, en disant : Cette coupe est la
nouvelle alliance en mon sang, qui est versé pour vous
: Prenez ceci dit-il et distribuez le entre vous, car je vous dis que
je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume
de Dieu soit venu ».
Même les apôtres se demandèrent ce
qui arrivait à leur maître, car jusqu’à la c’était plutôt le
contraire qui se passait, il prenait presque rien pour en faire
beaucoup et nourrir une grande masse de gens alors que là subitement
il demandait à son entourage de le manger et de le vider de son sang
afin de s’en régaler. Mais que voulait dire le maître se
questionnèrent-ils, car ils le virent rompre le pain et en faisant
de petits morceaux le donner à chacun d’eux afin de les nourrir.
Chaque assistant regarda son voisin pour voir si l’un d’eux
mettait à la bouche ce simple morceau de pain aurait-il le goût du
pain tel qu’il pouvait l’apercevoir ou serait-ce la saveur de la
chair humaine qu’ils auront en bouche. Mais comme Ieschoua les
regardait étrangement et avec sévérité, ils le mirent dans leur
bouche et l’avalèrent sans le mâcher afin d’éviter de sentir
l’éventuel goût tant redouté. Leur inquiétude, comme ils purent
le constater, n’était pas finie pour autant, car leur maître
après avoir porté la grande coupe à ses lèvres, la tendit à son
voisin qui était Simon-Pierre, afin qu’il bût à son tour.
Pierre, eut quelques hésitations, il avala une gorgée, et fut
étrangement surpris de ne pas sentir autre chose que le vin, alors
il passa la coupe à l’assistant assis près de lui et ainsi de
suite, si bien que la coupe fit le tour de la table.
Le rabbi Ieschoua leur dit : Ceci est mon sang,
le sang de la nouvelle alliance, qui est versé pour plusieurs, il se
tint sans rien dire pendant un court temps, puis peu après il quitta
la table pour rejoindre Marie Magdala qui se faisait du souci , ainsi
que sa mère qui le regardait tristement comme si elle pressentait le
malheur qui allait s’abattre sur sa maison.
Pendant ce temps les assistants du rabbi, dans la
grande salle, étaient en grande discussion, car ils débattaient
toujours de tout, et ils étaient rarement d’accord sur l’ensemble
des sujets mais comme chaque fois les discussions duraient des
heures, ce qui avait aussi l’avantage c’est que chacun pouvait
donner son interprétation, et remettre en question certaines
interprétations de l'autre sans que cela soit interdit. Le désaccord
entre les délégués portait sur certains points du discours
prononcé par le rabbi Ieschoua,. Sa déclaration « Celui
qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en
lui » était particulière. Donc dit l’un si je fais ça je
suis en lui et lui en moi, mais alors suis-je encore moi ou seulement
un peu moi et un peu lui, et lui s’il est un peu moi il sait donc
qui je suis complètement ou un peu, donc tous ici nous sommes un peu
lui mais alors lui il devient un peu nous tous. L’un des apôtres
se tenait la tête, c’était Jacques le majeur, il se demandait
vraiment comment ils allaient faire si le maître n’était plus car
si chaque décision devait tourner ainsi on en aura jamais fini se
dit-il. Jean demanda le calme et posa un problème crucial. Si nous
le mangeons tous, nous ne laissons rien pour les autres, devons-nous
en ce cas nous offrir nous même pour perpétuer cet holocauste ou
devons nous juste manger et diviser les pains, ce qui me plairait
mieux je ne vous le cache pas. Mais dit Matthieu, si nous le
mangeons, ou nous devenons un peu de lui et dans ce cas sommes-nous
divinisé, ou nous ne faisons que manger le sacrifice rituel et dans
ce cas le maître n’est pas ce qu’il prétend être et ne peut
ressusciter puisqu’il ne serait qu’un homme sacrifié.
Comment cela peut-il être
possible se demanda l’un des assistants du maître, on les laisse
un peu seul et voilà qu’ils remettent en question ce qu’ils ont
appris. Certains se dirent, puisqu’il était le christ, et qu’il
apportait l’espérance et le renouveau il fallait le croire et ne
pas s’en faire, mais les autres refusaient de manger de la chair
humaine ainsi. Croire était une chose mais manger en était une
autre totalement différente Soudain l’un des assistants qui était
à moitié endormi souleva un problème de taille auquel les autres
n’avaient pas encore pensé.
Certes dit-il, notre maître
nous ordonne de manger le pain qui est sa chair, mais par ce geste
quelle partie du corps de mon maître suis-je en train de manger ?
Cette soudaine question
plongea l’assistance dans un silence terrible jusqu’à qu’un
des assistants puisse trouver une solution. Cela ne tarda pas en
la personne de Pierre. Celui-ci déclara que bien évidemment nous
mangions en ce cas son cœur car quel est l'organe le plus important
pour un homme sinon son cœur. Non non répondit un autre, c’est
la tête donc c’est la cervelle qui doit être importante, un
troisième suggéra alors une autre partie du corps, le foie, la
rate, la langue, si bien que les invités dans la salle avaient fini
par énumérer quasiment l’ensemble du corps du rabbi, sauf
quelques parties que personne n’était prêt à consommer ni
même à nommer en public. Quand brutalement un des apôtres se leva
et déclara gravement ; mais si nous mangeons une partie du
corps que va t-il rester à mon voisin. Une personne lui répondit
aussitôt qu’il y avait suffisamment d’endroit mais celui ci
reprit, avec plus de conviction. Certes, mais si tu manges le cœur
et que moi j’en désire aussi un morceau, que va t-il me rester
alors, un orteil, et qui me dit qu’un orteil suffira pour que je
puisse avoir la vie éternelle. Devant cette terrible affirmation, ce
fut des cris d'effrois et des questions qui fusèrent de toutes
parts, si bien que jusque dans la rue les personnes débattaient du
sujet. Certains se demandaient quand même si, en ayant mangé ce
morceau de pain, ils avaient avalé un doigt ou un morceau de côte,
d’autres préféraient avoir la joue. Certains même prétendirent
que c'était une faute, une trahison que de leur avoir donné un
morceau de pain qui se transforme ensuite en morceau de corps humain.
Un invité chuchota à son
voisin que si chacun ici présent ne mange qu’un petit morceau du
rabbi celui ci doit avoir la taille d’un gros chameau vu le nombre
d’invités. Mais ce questionnement discret fut amplifié et vint à
l’oreille d’un des assistants préférés du maître qui le
reprit à son compte pour en partager l’étonnement avec ses
frères. En plus se dit un autre comment fera-t-il pour ressusciter
si déjà nous l’avons mangé complètement. Cette réflexion les
plongea dans la plus grande des perplexités. Un des assistants,
celui le moins assidu aux réflexions du rabbi se mit à pouffer de
rire en s'imaginant le maître de la taille d'un chameau.
Mais non reprit soudain Simon
Pierre, nous ne mangeons que le pain qui le représente, lui est
toujours là. Mais alors comment manger quelqu’un et qu’il soit
toujours intact demanda son voisin. Vois-tu lui répondit son
interlocuteur, c’est comme s’il était le pain lui-même, tu
t’imagines qu’il s’est accompli dans le pain, c’est un peu
comme si lui et le pain ne faisait qu’un. Certes lui répondit l’un
des hommes présent, mais si le maître et le pain ne font plus
qu’un, à qui je dois obéissance, est-ce le pain qui me parle ou
le maître, puisque au même titre lorsque je mange ; je ne
sais si c’est le pain ou le maître, car le maître aurait alors le
goût du pain, et que mon pain n’aurait pas le goût du maître
puisque je ne l’ai pas encore mangé pour savoir le goût qu’il
pourrait avoir.
La stupéfaction se lisait sur
tous les visages, et beaucoup se demandèrent alors si le pain qu’ils
avaient mangé contenait bien un peu du corps de Ieschoua. Ils
décidèrent de demander à Marie Magdala qui connaissait quand même
mieux Ieschoua que tous ici, pour savoir si le pain qu’elle avait
eut aussi à manger avait le même goût que le corps du maître.
Bien qu’un peu embarrassé par la question, elle répondit que le
pain n’avait goût que de pain, et que peut-être que le maître
rabbin n’avait dit cela que pour faire comprendre que le pain et
lui était fait de la même matière.
Un homme invité dans la salle
hurla alors : « mais si nous mangeons le rabbi il aura
donc le même goût que le pain que nous venons d’ingurgiter, pour
avoir la vie éternelle peut-être faudrait-il mieux manger
directement le rabbi, ainsi serons nous fixé sur notre sort et nous
respecterons les paroles du maître qui nous ordonne de manger du
pain pour accéder à l’éternité ».
Beaucoup de personnes
acquiescèrent mais certaines demeurèrent sceptiques, lorsque
soudain Barthélemy se mit debout et grimpa sur la table afin de se
faire mieux voir et entendre. Mes amis un peu de calme, l’heure est
grave dit-il, car avez-vous pensé qu’en mangeant ainsi le corps
du maître nous avons omis une chose importante. Si le maître
s’offre comme l’agneau pour Pessah doit-il en cas être abattu
rituellement comme une bête, car sinon s’il reste un homme nous
devons tenir compte de ce que dit notre livre Bereschit, chapitre 9
le pacte de Noah, il est dit au verset 6 « Qui répand le sang
du glébeux, par le glébeux son sang sera répandu, oui à la
réplique d’Elohims, il a fait le glébeux ».
Pas de problème répondit
aussitôt une voix que personne n’arriva à identifier, il s’est
offert en tant que l’agneau de Pessah qu’il meure dont en tant
que bête. Oui répondit aussitôt un autre mais en ce cas il faut
procéder à l’abattage rituel afin que la viande soit consommable,
suivons donc le livre tel qu’il est écrit dans Paroles
(Deutéronome) Chapitre 12 - Le sang c’est l’être - Verset 21 à
27. suivons les critères de l’abattage en respectant totalement
les préceptes des rabbins. Oui faisons cela crièrent plusieurs des
invités.
Débarrassons la table et dès
que le maître revient, nous l’allongerons sur la table et chacun
muni d’un couteau pourra se faire une idée en découpant son
morceau. Mais dit un autre des invités, comment allons nous
choisir le morceau. Personne ne choisit reprit l’autre puisque le
maître dans son entier est le maître donc peu importe le morceau,
c’est pour goûter, ainsi nous saurons quelle saveur a le maître
et s’il est pareil au pain qu’il nous a donné.
Jacques se leva, et doucement
il demanda le calme. Mes chers amis ne nous emballons pas inutilement
si nous consommons le sang nous nous retrouvons encore sous le coup
des interdits rabbiniques comme vous le savez, et nous serons
totalement exclus et impurs. De plus la découpe doit être exempte
de tout critère d’invalidation, n’oubliez pas non plus mes amis
que l’abattage doit être constitué d’un ensemble de rites dont
la chehita est le point culminant, et nous devrions en ce cas
récupérer justement ce sang de notre maître et le boire, non mes
amis je ne me risquerais pas à cela, certes je veux bien changer des
choses mais boire du sang.
Marie-Magdala intervint :
« mes frères, vous connaissez ma sympathie pour votre cause et
l’amour que je porte à notre maître alors pourquoi vouloir
l’abattre comme l’animal pour pessah et risquer l’impureté
alors que le maître par le pain et le vin vous offre les mêmes
avantages tout en ne vous salissant pas et en ne risquant pas
l’opprobre ».
Tous avaient écouté avec
sagesse mais un homme se leva et contesta : « nous ne
pouvons pas écouter Magdala, c'est une femme et elle ne possède pas
le pouvoir d'intervenir dans la loi ».
La voix de Marie-Magdala,
reprit « tu pourrais répéter devant ta mère que sa voix ne
compte pas, et qu'elle n'a pas le droit de te dire quelque chose,
n'est ce pas par nous les femmes que la lignée se transmet »
La voix calme apaisante, de
Magdala apaisa doucement les esprits. Tous se calmèrent, et tous
reprirent le pain et le vin que Ieschoua avait laissé et se le
partagèrent de nouveau, oubliant l’esprit des paroles, mangez ceci
est ma chair, buvez ceci est mon sang. Ainsi, même par ce simple
geste, les assistants et tous les invités se séparèrent du
judaïsme, puisque la chair était mangée sans avoir subi le rituel,
et l’interdiction de prendre du sang était maintenant violée. Il
n’était plus question de pouvoir revenir aux croyances anciennes.
Cette petite fable, quelque
peu ironique n’est en aucune mesure une atteinte à la croyance,
car elle s’attaque plus à l’idée et à l’esprit de certains
rites qui semblent quelque peu déroutant pour les fidèles
d’aujourd’hui. Saint Augustin déclara dans ses écrits
que les fidèles acceptent l’eucharistie sans répugnance, « bien
que dévorer cette chair paraisse plus affreux que de tuer un
homme. » Donc avant de me condamner, réfléchissez d'abord aux
paroles de vos propres saints.
|
|