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Les jeunes gens dans leur révolte adolescente nient
et pestent contre la société dont pourtant ils sont les principaux
consommateurs, téléphone portable, informatique, mode vêtements,
musique. Néanmoins ils recherchent des modèles plus ou moins
justement dans cette société d’hyper consommation, jetable et non
recyclable où ils sentent parfois un peu perdu. Peut-être serait-il
judicieux de leur présenter des modèles de personnes ayant su
construire, de leur révolte et de leur idéal, un mode de vie qui
leur fut propre.
Lorsque l’on regarde des sondages ou que l’on
interroge des jeunes gens, il est incroyable de constater le nombre
croissant d’adolescents et adolescentes, qui répondent vouloir
être chanteur ou comédien ; à croire qu’il n’existe plus que
deux métiers dignes de ce nom, et que ces professions ne deviennent
que les seuls modèles valables de notre société, même si certains
nient le fait qu’être artiste soit une profession.
Ainsi l’état, l’éducation nationale et
d’autres organismes, tous plus méritoires les uns que les autres,
vantent le mérite de la justice impartiale et juste, des lois de la
république égalitaire pour les deux sexes. C’est tellement le cas
que l’on va jusqu’à prôner des quotas de femme, et d’immigrés.
Mais dans d’autres cours, ces mêmes jeunes étudient des livres
classiques ou ce n’est bien souvent qu’histoires de tromperies et
de coucheries, faisant plus souvent le bonheur des garçons que des
filles car les femmes sont repréentées dans des rôles subalternes
ou alors à de basses vengeances. Certes il faut étudier les travers
de la société, mais il faut aussi savoir raison garder, et ne pas
rendre le pessimisme comme acte de foi, surtout pour des adolescents
en plein travail de restructuration pré-adultisme.
Plutôt que d’étudier des « romans classiques »,
il serait plus profitable de travailler sur des ouvrages de ceux ou
celles qui sont porteurs de messages positifs, sans tomber dans un
angélisme béat et stupide.
Ne serait-il pas plus intéressant pour ces jeunes,
sans abandonner les merveilleux classiques, valeurs à mon goût trop
souvent usurpées pour un certains nombres d'auteurs, de faire
étudier une autre littérature. Je pense plus particulièrement cela
face à ces jeunes qui pensent que la femme doit rester au service de
l’homme et qu’elle n’a pas à discuter ou s’exprimer ; dire
qu’il y a encore et voir beaucoup plus de jeunes qui pensent ainsi
et ce qui est plus étrange encore, c’est que certaines filles le
pensent également. Ainsi en étudiant des livres de femmes
exceptionnelles, écrit par elles ou sur elles, cela permettrait de
démontrer que de tout temps la femme ne s’est pas laissée
cantonner dans son rôle de femme au foyer.
Alexandra David-Néel (1868-1969), qui fin du 19ème
S. et début 20ème s. alors que la condition féminine
n’est pas ce qu’elle est aujourd’hui, part et voyage en Afrique
du Nord puis en Asie, Tibet, Inde, Japon, Mongolie, dans des pays qui
n’avaient pas à l’époque la réputation d’accueillir des
occidentales indépendantes et seules. Alexandra deviendra donc
exploratrice, écrivain, et orientaliste car elle étudiera le
bouddhisme, les mythes, les religions de l’Inde, du Tibet, du
Japon, de la Corée, elle écrira des dizaines de livres et vivra
jusqu’à presque 101 ans.
Ella Maillart (1903-1997), écrivain, photographe,
navigatrice, exploratrice qui traverse l’Asie centrale en 1935,
traversera la Chine, l’Afghanistan, le Turkestan, elle aussi vivra
jusqu’à un âge avancé puisqu’elle décédera à 94 ans. Il en
a d’autres femmes qui ont réalisé aussi de merveilleux voyages
sans même pour cela traverser physiquement des pays. Il y avait ces
femmes archéologues, savantes qui bien que dirigeant des hommes
n’avaient pas le droit de voter et pourtant elles se battaient pour
leur métier, même si elles n’admettaient pas ces injustices,
d’autres furent même dans un gouvernement. Ces femmes étaient
certes assez digne de figurer dans la politique, de diriger des
hommes mais pas de prendre des décisions en votant, curieux monde.
Jacqueline de Romilly, née en 1913, agrégée de
lettres, docteur ès lettres, professeur de langue et littérature
grecque à l’université de Lille, puis à la Sorbonne, 1ère
femme professeur au Collège de France, membre de l’Académie des
inscriptions et belles-lettres, membre de l’Académie française.
Femme de caractère se battant pour les langues anciennes et
notamment le Grec, membre de nombreuses académies à travers le
monde. Croyez-vous qu’elle attendit que son intelligence fut
reconnue en tant que femme, non c’est son travail que l’on
respecta et uniquement parce qu’elle était un être « humain
pensant », ses compétences ne sont pas dues au fait qu’elle soit
femme, mais seulement à sa « matière grise. »
Jacqueline Drouet-Auriol, (1917-2000), première
femme pilote d’essais, victime d’un accident sur un hydravion
elle fut défigurée et dut subir 22 opérations, mais malgré cela
elle ne renonça pas et reprit le chemin des pistes d’envol, elle
obtient son brevet de pilote militaire, puis elle passe son brevet
américain de pilote d’hélicoptère et réussi sa qualification
pour voler sur avion à réaction et devient pilote d’essai, elle
réalisa plusieurs records mondiaux de vitesse non contente de
s’arrêter en si bon chemin elle devient la première femme à
passer le mur du son. Un peu plus tard elle obtiendra sa licence de
pilote de ligne, et deviendra une formidable ambassadrice pour
l’aéronautique française.
La liste des femmes ayant marqué la vie
internationale est plus importante qu’on le croie, il suffit de
regarder le nombre de femmes écrivains, peintres, artistes de tous
genres ; Camille Claudel, Marie Anne Collot, Sonia Delaunay,
Elisabeth Vigée-Lebrun, Léonor Fini ; les révolutionnaires tel que
Olympe de Goujes, Rosa Luxembourg, Dolorés Ibarruri dit la
Passionaria, Louise Michel les femmes ayant reçu le prix Nobel, en
littérature : Selma lagerlof, Frazia Deledda, Pearl Buck, Nelly
Sachs, Gabriela Mistral,….En Physique ou chimie : Marie Curie,
Irène Joliot-Curie, Marie Goeppert-Mayer, Dorothy Crow Hodgkin ; en
Physiologie ou médecine : Gerty Cori, Rosalyn Yalow, Rita
Levi-Montalcini, Gertrude Belle Elion, Christiane Nuesslein. J’arrête
là l’énumération bien incomplète de toutes ces femmes qui n’ont
pas laissé le mot femme empiéter ni sur leur désir ni sur leur
combat ni sur leur métier, ce qui ne veut pas dire que ce fut facile
pour elles.
Le point commun entre toutes ces femmes c’est
qu’elles n’ont pas attendu le « c.. » sur les bancs de
l’assemblée ou sur ceux des écoles qu’ont leur donne la parité,
l’égalité des sexes pour pouvoir agir. La liberté et l’égalité
elles s’en sont emparées, elles les ont gagnées et même mieux
elles ont obtenu le respect par leurs travaux, leurs écrits, leurs
combats, qu’elles aient dû jouer des coudes pour s’imposer c’est
certains mais elles n’ont pas pleuré sur leur sort de femme, même
lorsque leur idéal les a conduit à la mort.
Les femmes qui ont œuvré dans et pour la
résistance n’ont pas attendu de loi leur permettant de le faire au
même titre que les hommes, d’ailleurs dans la torture et dans la
mort l’égalité était tristement respectée. Leurs parcours ne
s’est pas fait parce que ce sont des femmes mais parce que ce sont
des humains courageux entreprenants.
Il est pour moi inadmissible de voir des femmes
politiques pleurnicher sur leur droit à l’égalité des sexes dans
la politique lorsque l’on voit comment tout simplement sont
considérer les humains des deux sexes face à ceux qui ont le
pouvoir, je ne dis pas la richesse je dis bien le pouvoir. Alors
arrêtons de faire croire aux jeunes et aux autres aussi, qu’il
faut tout attendre des lois et d’un gouvernement. Les humains qui
ont firent avancer la société par les découvertes, ceux qui firent
rêver par leurs écrits et voyages, ceux qui transgressèrent
certains tabous n’ont pas attendu que la loi les y autorise, alors
qu’ils ne cherchaient qu’une égalité ou une liberté. Lorsque
certains individus masculins nous assènent la phrase suivante : «
La femme doit rester au foyer et être au désir de son mari », qui
peut encore penser une chose pareille alors qu’auparavant les
femmes travaillaient autant que maintenant, mais il faut regarder à
classes sociales équivalentes et que beaucoup de femmes
travaillaient à la journée et donc n’étaient pas comptabilisées
comme ayant un emploi.
Jeunes gens et plus particulièrement jeunes filles,
n’attendaient pas que les hommes fassent des lois pour votre
confort, battez-vous d’abord pour votre idéal sans mettre en avant
votre féminité comme un handicap ou comme un avantage. Si vous êtes
pilote de ligne, la majorité des passagers se moquent que vous soyez
une femme ou un homme, on demande simplement que vous soyez un être
humain compétent, de même lorsque vous dirigez un laboratoire peu
importe que ce soit une femme ou un homme, et que l’un des deux
pèse 50 kg ou 110 kg, on ne cherche que des compétences de travail.
Alors mesdames, mesdemoiselles, n’attendez pas que
des hommes en majorité dans les assemblées politiques daignent vous
accorder des quotas, battez-vous pour ce que vous valez et non pour
ce que vous devrez à une majorité d’hommes.
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