Peinture
- Art de représenter la nature en relief sur une surface plate, en y
traçant l’image de tous les objets, tant réels qu’imaginaires,
avec les couleurs qui leur sont convenables. La peinture n’est à
la rigueur que l’art de dessiner. L’artiste dessine à chaque
coup de pinceau qu’il donne, puisqu’il ne peint que pour produire
des ressemblances de formes. La couleur dépend même absolument du
dessin, car toute apparence de forme s’évanouirait, si la couleur
passait avec sa pureté locale dans les parties de l’image qui
paraissent commencer à tourner, c’est-à-dire à recevoir moins de
lumière. Le dessin seul peut assigner à la couleur le point où
elle doit commencer à se rompre, pour n’être pas en contradiction
avec le clair obscur, mais concourir avec lui à produire l’effet
que le peintre se propose. C’est aussi au dessin seul à diriger le
clair-obscur, et à faire changer ses tons à propos, pour produite
l’illusion des différentes formes.
Le
terme dessin est un terme générique qui n’exprime pas seulement
l’art de tracer les limites latérales d’un objet, mais aussi
l’art d’assigner la place, l’élévation et l’enfoncement de
chaque partie visible entre les profils, ou les côtés de cet objet.
Le trait ne suffit pas, pour indiquer toutes les formes. La peinture
est donc l’art de rendre les formes des objets, au moyen du trait
et des couleurs, suivant les règles du clair-obscur. Ainsi on peut
dessiner sans peindre, quand il ne s’agit que du simple trait pour
exprimer les limites latérales ou le profil d’un objet, mais on
peut peindre sans dessiner à chaque mouvement du pinceau.
La
peinture a par dessus la poésie et l’éloquence, que parmi cette
grande diversité de langues, elle se fait entendre de toutes les
nations. Quant à ses différentes espèces de peinture à l’huile,
à fresque, à détrempe, etc.
(Pernety
– dictionnaire des arts – 1757)
|